Commission "Diplomatie féministe, enjeux européens et internationaux".

Andreea Gruev-Vintila est docteure en psychologie sociale, maîtresse de conférences HDR à l’Université Paris Nanterre, Hors classe, autrice du premier livre de référence en français sur le plan mondial sur Le Contrôle coercitif au cœur de la violence conjugale : des avancées scientifiques aux avancées juridiques (Dunod, 2023), d’une centaine de publications et communications scientifiques, 60 conférences invitées dont 20 internationales. Ses recherches scientifiques portent sur les processus psychosociaux, l'impact et la sanction sociale et juridique des violences dans les sociétés contemporaines. Elle a coordonné le réseau international ANR-XTREAMIS sur la xénophobie, la radicalisation en Europe, l'antisémitisme et l'islamophobie ainsi que sept autres projets internationaux. Experte internationalement reconnue sur la violence domestique, elle a contribué à l'introduction et à la diffusion du concept de contrôle coercitif en France. Ses recherches concernent:

• L'analyse psychosociale du contrôle coercitif dans la violence contre les femmes/domestique

• Les implications juridiques de la reconnaissance du contrôle coercitif

• L'impact du contrôle coercitif sur les enfants covictimes

Les recherches d’Andreea Gruev-Vintila ont marqué le champ juridique français et francophone en mettant en lumière l'importance du contrôle coercitif, concept qui élargit la compréhension de la violence conjugale comme captivité plutôt qu’agression, en mettant l’accent sur l’atteinte aux droits humains essentiels et aux libertés fondamentales des victimes, disproportionnellement des femmes et des enfants. Elles ont un impact significatif en reliant la recherche académique à ses implications pratiques et juridiques dans la société, contribuant à l'introduction de formations sur le contrôle coercitif à l'École nationale de la magistrature (2022), en protection de l’enfance, aux rapports parlementaires Plan rouge VIF (2023) et Soumission chimique (2025), à la jurisprudence (2024), à la traduction juridique du contrôle coercitif en France et son identification comme priorité ministérielle dans la 1e circulaire de politique civile de la justice (2025).

Au niveau international, son travail propose que le contrôle coercitif, incarnant une forme concrète d’« apartheid de genre » qui cloisonne les femmes et les filles dans une privation systémique de liberté et d’autonomie, s’inscrit pleinement dans les enjeux que la stratégie féministe de la France cherche à traiter à l’échelle internationale. La stratégie « Femmes, Paix et Sécurité », telle que portée par la France au sein des instances multilatérales, vise précisément à combattre les violences systémiques qui fragilisent les femmes y compris en situation de conflit ou de post-conflit, violences dont le contrôle coercitif est une manifestation majeure. En intégrant le contrôle économique, social et numérique — notamment via la régulation de l’intelligence artificielle — cette analyse renforce l’appel à une approche globale, intersectionnelle et multisectorielle, qui dépasse la réponse aux violences visibles pour s’attaquer aux systèmes de domination structurels à l’origine des inégalités persistantes. 

Ainsi, elle éclaire la nécessité d’articuler les actions diplomatiques, les politiques publiques et les cadres juridiques, afin de garantir la protection effective des droits des femmes et des filles, élément central et transversal de la stratégie féministe française sur la scène internationale.